Selfgo trip

Selfgo trip

 

Une photo de vacances, un délire entre potes, un restaurant avec des collègues, le dernier lieu à la mode où il fait bon de boire un verre, la photo d’un plat raffiné ou fait maison, quelques minutes de coaching sportif, des mélodies à la mode…

Je poste…Tu commentes…Il s’abonne…Je te suis…Elle me bloque…Nous partageons…Vous commentez…Mais surtout, est-ce qu’on débloque?

A l’ère du net, il est d’usage de se « montrer virtuellement »parfois jusqu’ à outrance.  Dans tous les lieux et toutes les situations, y compris les plus cocasses et les plus improbables, il faut être présent! L’exclusion virtuelle serait apparemment très dangereuse pour la santé…

Alors pourquoi s’étonner que de nouvelles étapes puissent-être chaque jour franchies au pays du numérique? Un reportage de Deng Zhanyu, (China Daily, en date du 28 juillet 2017) indique que les Chinois (et sans doute beaucoup d’autres être humains) chercheraient la perfection numérique. En d’autres termes, notre moi virtuel ne nous ressemblerait plus du tout…

Les Chinois posteraient des millions de photos, et toutes seraient retouchées auparavant par des un nombre démesuré d’applications. La société d’analyse de données Jiguang.cn affirmerait que près de 332 millions de Chinois auraient téléchargé des applications de traitement d’images. Modifier avant de partager serait donc inévitable!

Pourquoi ne pas s’amuser un peu sachant qu’il existe des apps pour modifier à peu près tout? Il y a celles pour les paysages, celles pour les selfies, celles pour les animaux domestiques… J’avoue que là, j’ai comme un doute sur son utilité…S’agit-il de faire disparaître quelques poils trop disgracieux?

Mais poster des photos de soi et les retoucher jusqu’à ne plus se reconnaître est-ce vraiment partager ou est-ce uniquement un moyen d’obtenir des « j’aime »? Et s’il suffisait tout simplement d’être discret sur la toile le jour où l’on ne se sent pas au top?

Se montrer sans aucun défaut, aucun accro, aucune cicatrice, c’est aussi annihiler des événements vécus, symboles d’une époque…

Modifier un peu, pourquoi pas? On a tous besoin de se sentir beau et aimé. Acheter plusieurs téléphones en fonction de ce que l’on photographie? La ligne rouge est franchie…

Et que se passe-t-il lors du choix de l’inévitable photo de profil? Que ce soit pour un réseau social ou pour un site de rencontre, même combat. Il y a souvent une cruelle déception lorsque la réalité rejoint le virtuel.

Déjà qu’il y en avait des déceptions même sans aucune retouche de cliché… Il fallait souvent affronter le « c’était moi y’a dix ans » et « c’est moi aujourd’hui ». Désormais, il y aura le « c’était moi y’a dix ans avec des apps perfectionnées » et « c’est moi aujourd’hui sans aucune  app ».

Ce qui semble étonnant, c’est d’observer le contraste on line avec les adeptes du « no make-up », « nofilter » ou « totally nude ». Quel camp choisir pour ne pas risquer de se perdre en route? Celui du « total perfection » ou celui du « moi, simple thon au naturel »?

Chacun méditera sur son objectif: être soi, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout !

@Noé On The Road

 

1 commentaire

  1. « cogito ergo sum »dixit Descarte
    « I am by my selfie » répond le pékin qui n’est pas chinois.
    Pas la peine de faire un dessin, un selfie c’est mieux qu’une longue description….
    Penser n’est plus une preuve nécessaire… pour exister.
    Super pour les muets

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