Barbara n’est pas seulement un prénom. C’est une femme, frêle d’apparence, douloureuse et écorchée vive ! Toute de noire vêtue, sa silhouette mystérieuse hante encore de nombreux pianos depuis sa disparition …
Pendant plus de dix ans, Alain Wodrascka fréquente Barbara. Il a accès à ses pensées les plus intimes et à ses journaux personnels qui mettent en mots et sur papier, les douleurs de l’artiste.
« La femme de l’ombre », née aux Batignolles en juin 1930 est un personnage « pittoresque » ; la classe naturelle de sa voix contraste avec l’accent des faubourgs qu’elle prend lorsqu’elle chante.
Barbara, c’est une femme avec qui l’on prend le thé en mangeant des biscuits.
C’est une femme accueillante, pleine de courage et de volonté.
Toute sa vie durant, elle lutte pour se défaire de cet aigle noir, vorace et prédateur, qui lui gâche ses années d’innocence.
Fortement marquée par la Seconde Guerre Mondiale, Monique, la sœur de Jean, traquée pour sa judéité, devient peu à peu Barbara, hommage discret à sa grand-mère Varvara, la chanteuse de cabaret à qui en apparence tout réussi.
C’est vrai qu’elle fréquente des acteurs, des personnalités, des criminels même. Elle dénonce l’injustice et se fait une place dans le monde du show business.
Barbara chante les autres comme Brel ou Brassens d’abord, puis devient auteur-compositeur et interprète.
Chante-elle pour ne pas sombrer ?
Barbara veut simplement ouvrir son cœur.
Elle conquiert ainsi, de manière indéfectible, un public qui la soutient amoureusement.
Qu’il soit parisien ou provincial, Barbara le considère avec égard. Il est là. Elle chante pour lui. C’est naturel, dans l’ordre des choses. Il n’y a pas à épiloguer sur le sujet.
Barbara monte sur scène avec gravité, mais aussi avec humour.
Elle a de nombreuses facettes qu’il faut découvrir, avec patience et tendresse.
Dans ce livre, le spectre du père est omniprésent. Le quotidien de la chanteuse, qui n’est alors encore qu’une enfant, est régulièrement bouleversé par les incursions nombreuses et déplacées de l’homme qui habite avec elle. Cette figure paternelle, d’une toxicité sans borne, condamne Barbara, devenue adulte, à se défaire d’une colère qui la consume graduellement.
On la pensait fragile, elle se révèle tyrannique. On la pensait détruite, elle apparaît autoritaire.
La femme mystérieuse qui affirmait que sa « plus belle histoire d’amour », c’est nous est en réalité terriblement meurtrie.
Comment ne pas s’effondrer ?
Barbara est « enlacée à la douleur » car le déclin de sa voix l’isole peu à peu…
Un livre bouleversant et dérangeant par instant.
@ Noé On The Road
Barbara, biographie intime, Alain Wodrascka, 19E90, City Editeur
www.city-editions.com