« Brioche » ou l’art de dépeindre un monde de faux-semblants.
Quel titre étonnant!
On ne peut s’empêcher de sentir la délicieuse odeur du fournil du boulanger, levé à l’aube.
On imagine aisément un petit pain rond, ses petits monts saupoudrés de granit de sucre et surtout son léger goût de beurre fondant.
Et si finalement Caroline Vié nous parlait tout simplement d’avoir une brioche au four ?
Est-ce qu’elle aborde le thème de la maternité dans son roman ? Il n’en n’est rien, elle décrit le milieu du cinéma. Les critiques de cinéma côtoient allègrement les attachés de presse, les animateurs, les agents…et surtout les « stars » ou ceux qui se considèrent comme tels.
Quelle est la part de fiction sachant que l’auteur est critique de cinéma ?
Le doute plane quand on découvre le milieu décrit avec tant de soin et tant de pathétisme parfois. Les actrices font des caprices, ne veulent pas être interviewées par un journaliste mais par une pléthore rassemblé par des attachés de presse, complices avertis de coiffeurs, maquilleurs et autres artifices pour paraître plus « vrai », plus jeune. Finalement, tout n’est que toc…sauf ce le livre que l’on croque avec plaisir (ou pas) selon sa faim du moment!
@Noé On The Road
« Brioche », Caroline Vié, JC Lattès, 17E.
Quatrième de couverture :
« Il paraît que tu n’es pas très beau. Tout le monde me le dit et c’est sans doute un fait. Je le vois. Je le sais. Tu transpires un peu. Et j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi mal fagoté. Quand tu marches, tu te dandines. Tes jambes sont arquées. Ta silhouette est un peu voûtée comme si ta tête était trop grosse, trop lourde pour le reste de ton corps. Tu as largement dix kilos de trop. J’ai bien vu tout ça. Mieux que personne. Mais j’aime chacun de tes défauts. Comme je suis seule à les chérir, tes faiblesses n’appartiennent qu’à moi.
Et puis, un jour, j’ai appris que tu étais marié. C’est là que j’aurais dû poser les armes, mais je ne l’ai pas fait parce qu’on ne change pas les rayures d’un zèbre. »
Extrait :
« Ta beauté m’est apparue comme une évidence. J’ai soudain compris ce que signifiait le mot «perfection». Tu en étais le synonyme, mieux, l’incarnation. Je ne voyais plus que la forme de tes lèvres charnues comme la guimauve des petits nounours en bombec, une matière épatante dans laquelle il est presque impossible de ne pas avoir envie de mordre à belles dents. Je t’ai contemplé. Tu ressembles à une brioche. Je suis réac en termes de pâtisserie : j’aime les gâteaux tout simples et blonds, pas les trucs à la rose, au laurier-sauce ou au thym qui gagnent à rester dans leur pot de fleurs, côté jardin. J’ai suivi en pensée les courbes de ton corps moulé dans un T-Shirt un peu trop petit. J’avais passé ma vie à entendre mon entourage m’asséner sa conception du beau et du bien. J’avais beaucoup hoché la tête, entre sourde caustique et fausse sceptique. Pour la première fois de mon existence, je ne regrettais pas d’être en vie. »
Petite recette facile à mettre entre toutes les mains si vous voulez vous lancer dans la confection de brioches:
http://cuisine.journaldesfemmes.com/recette/318833-brioche