Patrick Pesnot, animateur de Rendez-vous avec X sur France Inter, journaliste et romancier vient de publier son nouveau roman d’inspiration historique : « Le Génie du faux ». Dans ce livre, il évoque un des plus grands faussaires qu’ait connu le monde, Han van Meegeren, un peintre d’origine hollandaise. Mais qui est l’homme qui se cache derrière le faussaire ? Et si tous les Vermeer reconnus comme authentiques n’étaient que des faux imaginés ou reproduits par van Meegeren ? Le marché de l’art ne paraît pas capable de supporter une telle révélation. Pourtant, il semblerait que le faussaire du XXème siècle ait eu tant de talent qu’aujourd’hui son œuvre et celle de Vermeer soient indissociables…Mais alors comment démêler, avec certitude, le vrai du faux tableau et la vraisemblable de la possible œuvre d’art ?
Le livre commence par un prologue étonnant. Le commandant Stewart Léonard fait face à Hermann Goering dans la cellule qu’il occupe, dans une prison de Nuremberg. Loin de culpabiliser d’être à l’origine de la mort de plus de six millions de personnes, Goering semble pourtant effondré. Le choc est dur à affronter. Il vient d’apprendre qu’une œuvre majeure de sa collection de tableaux, « Le Christ et la parabole de la femme adultère », ne serait qu’un faux peint par un faussaire du nom de Han van Meegeren. Dupé, il se laisse aller à la confidence d’une ironie sans borne : « Pour la première fois de ma vie, je me rends compte qu’il existe de par le monde des hommes foncièrement mauvais ».
Puis, l’auteur nous transporte dans l’intimité de Han. Son père, le terrible Henricus n’a que faire de l’art. Sa mère, de quinze ans sa cadette, n’a pas vraiment d’opinion à exprimer sur les aptitudes de son fils. Elle-même est contrainte par son époux de refouler un certain talent artistique. Elle doit être femme, mère et surtout elle doit élever ses enfants dans les valeurs de la religion catholique. L’art n’est que vanité inutile ! Heureusement qu’Hermann le frère aîné de Han croit en ses capacités et l’aide à voler des instants de liberté pour dessiner…
Mais, c’est la rencontre avec son professeur d’arts plastiques, dans l’enseignement secondaire, qui révèle à Han son véritable talent. Bartus Korteling l’aide à dompter sa fougue adolescente pour maîtriser parfaitement son art. Patience et techniques variées doivent être de rigueur! Han sera-t-il capable de maîtriser ses émotions au cours de sa scolarité à Delft ?
Le temps s’écoule. L’amour frappe à la porte. Elle s’appelle Anna, elle est eurasienne, musulmane et enceinte. Comment expliquer ce choix à sa famille très conservatrice ?
Entre brocantes, salles des ventes, alcool et déchéance financière, Han van Meegeren doit se frayer un chemin à la lisière de la légalité. Le peintre est imaginatif et ambitieux. Il s’attaque à des scènes d’inspiration religieuse…
Un livre fascinant qui révèle les dessous de la conquête des Pays-Bas par le IIIème Reich. Une interrogation demeure tout au long des pages qui se succèdent. Comment le faussaire a-t-il bâti sa fortune tandis que le pays est sous l’Occupation ?
@Noé On The Road
Le Génie du faux La passion Vermeer
Patrick Pesnot, Monsieur X, Editions Hugo and Cie, ISBN: 9782755635645, Prix 17E50/11E99
Diffusion le dimanche 5 novembre à 9H25 sur France 5
« Le faussaire de Vermeer », réalisé par Frédéric Tonolli, durée 52 min
Auteurs Frédéric Tonolli et Patrick Pesnot
Réalisation Frédéric Tonolli
Production Mano a Mano, avec la participation de France Télévisions
Etre faussaire n’est pas une sinécure…. Son talent est reconnu, à sa juste valeur que lorsqu’il se prend pour un autre… pourtant, quels talents !
il est plus qu’un simple imitateur.
Sa création est plus vraie que nature… « il lave plus blanc que blanc… »
il perpétue et enrichit l’oeuvre d’un artiste…
Et pour quelle reconnaissance ?
la honte du déshonneur